La transmission d’une entreprise est marquée par plusieurs phases, aussi importantes l’une que l’autre. Après le temps de la préparation du projet, puis de la négociation, vient celui de la transition.
On vous explique les enjeux et les écueils de cette étape, et on vous donne des pistes pour sécuriser la prise de relais.
Prenons tout d’abord le cas du cédant…
Par exemple, le cédant peut se replier sur une position ambivalente (à la fois céder et ne pas céder), au risque de torpiller son successeur et d’emmener sa société dans la tombe.
… Puis celui du repreneur externe
Pour lui, il s’agit de définir son propre positionnement dans l’entreprise par rapport au prédécesseur. Autrement dit… de faire mieux, ou au moins aussi bien !
Quand il n’est pas héritier ou salarié (ce qui représente tout de même plus de 50 % des cas) a, lui, pour difficulté d’arriver dans un environnement étranger, où il devra endosser son nouveau costume. Le jour où il prend officiellement les rênes de l’entreprise est le premier jour des difficultés, car s’il a gagné la propriété de l’entreprise, il n’en a pas encore gagné la direction, dans les esprits et dans les cœurs. L’excès de confiance qui peut accompagner la victoire de la reprise, l’excès de confiance dans ses compétences, dans son autorité et son leadership peuvent l’empêcher, parfois, de prendre le temps de la nécessaire période d’observation, d’écoute afin de comprendre, de rassurer et de séduire.
Bien souvent, la situation de reprise génère une sorte d’apathie et d’immobilisme qui peuvent avoir des conséquences dramatiques pour le processus, quand ce n’est pas carrément des conflits sociaux ou du sabotage. D’où la nécessité de rassurer, d’abord par la clarté des intentions et du projet.
Attention, dangers en vue !
Les difficultés d’ordre psychologique que nous venons d’exposer sont une chose. La nécessité de progresser de façon très pragmatique dans la transmission en est une autre. Car au cours de cette période de transition, le cédant va notamment avoir à communiquer auprès de ses employés, mais aussi de ses anciens clients, fournisseurs, banquiers afin de les informer du processus à l’œuvre. Il lui faudra parfois régler quelques-unes des affaires en cours au moment de la transmission, et dont la liste a été mentionnée dans le contrat de cession (litiges, négociations commerciales, renouvellement de contrats…). Sans compter que le cédant sera parfois tenu de couvrir aussi certains passifs qui se révèleraient après coup, bien entendu dans les conditions et limites prévues par la garantie actif-passif.
Or, après la vente, de nombreux problèmes peuvent survenir rapidement
- les surprises liées à l’existant qui n’est pas conforme à ce qui était attendu ou discuté lors des négociations
- le refus du changement de la part des collaborateurs, ce qui peut impliquer des difficultés pour mettre en œuvre une nouvelle stratégie et pour changer la culture d’entreprise et son mode de fonctionnement
- le départ de collaborateurs-clés
- le conflit avec le personnel, notamment en cas de licenciement
- la démotivation des collaborateurs
- la diminution ou cessation des relations d’affaires avec certains clients très attachés à l’ancien chef d’entreprise
- les difficultés liées aux relations avec les éventuels «cogestionnaires » de l’entreprise, fréquentes lorsque les repreneurs sont d’anciens cadres de l’entreprise
- les conflits avec des membres de la famille qui se sentent lésés par la transmission
- le conflit avec le conjoint dû au stress, au temps consacré à l’entreprise et aux engagements financiers
- les difficultés à intégrer l’entreprise pour le repreneur (au niveau de la culture d’entreprise, de la politique salariale, de la concurrence au sein du groupe)
- la transmission inachevée des connaissances de l’entreprise et de son environnement par l’ancien propriétaire
- le manque de compétences du nouveau dirigeant
- la présence pesante de l’ancien chef d’entreprise.
On ne le répètera jamais assez : la transmission est une démarche organisée et structurée. Le passage de relais doit être anticipé dès la phase de négociation.
Un accompagnement, oui, mais lequel ?
C’est, pour 5V consulting, la fausse bonne idée.
Le cédant devant rester possiblement un conseil disponible… mais à l’extérieur de la société.
Eviter le faux-pas des 100 premiers jours
Notre idéal de transmission
- Une opération réfléchie, préparée et accompagnée.
- Une chronologie et un cahier des charges respectés.
- Une confidentialité préservée.
- Le cédant : se projeter dans la vie « d’après ».
- Le repreneur : se construire un nouveau projet de vie.
- L’entreprise : réussir le défi de la pérennité.